mercredi 17 avril 2013

Hardcore or not hardcore : Métamorphoses de la ritournelle


L Mucchielli, "Le Rap et l'image de la société chez les jeunes de cités", Questions pénales, 1999 :



"L'analyse des textes conduit à insister ensuite sur la dimension primordiale que prend la dénonciation de l'injustice, de la domination et de l'oppression. Selon Bachmann et Le Guennec, " l'univers symbolique des banlieues donne à lire un partage manichéen : les pauvres tristes et humiliés contre les riches puissants et enviés. D'un côté le péril social et la honte. De l'autre, ceux qui ont tout, la richesse et le succès ". Ce jugement entérine une évidence massive pour les rappeurs. Précisons que l'injustice et la domination prennent deux dimensions dont ils conçoivent la liaison : la pauvreté matérielle et la condition d'enfant d'immigrés.
La pauvreté matérielle se mesure dans le contraste entre leurs familles et celles d'autres habitants du même pays, de la même ville, parfois du quartier voisin. L'égalité des chances est un mensonge de la société moderne : 



" Pourquoi fortune et infortune, pourquoi suis-je né /

Les poches vides, pourquoi les siennes sont-elles pleines de thune /

Pourquoi j'ai vu mon père en cyclo partir travailler / Juste avant le sien en trois pièces gris et BMW " 
(IAM, " Nés sous la même étoile ", 1997).



 " Tout a commencé sûrement / Le jour où je suis né /

Le jour où je n'ai pas croisé la bonne fée /

Qui aurait fait de moi / Ce que je ne suis pas /

Ceux qu'il m'arrive d'envier parfois / Ceux que la vie a doté d'une chance. " 

(NTM, " J'appuie sur la gâchette ", 1993)."






Depuis, un univers symbolique en a chassé un autre...



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