vendredi 20 septembre 2013

Fatigue sur les épaules



Sur les pavés les pieds qui glissent talons torture des femmes quasi-gymnastes, leurs pas contraints en sus par le pli serré des jupes ajustées. La place s'offre au regard panoramique des guetteurs du biz', sifflets variés pour alerter – ronde policière commandée par les circulaires qui tombent et tombent de là-haut, des identités de papiers comme la pluie d'automne – poisseuses et drues

À quelle heure vous avez respiré ?
Vous n'oublierez pas de vous faire actualiser.

Le turn-over des enseignes : « c'est devenu incirculable : deux, trois mois et on ne se reconnaît plus » disent les vieux.

Sur les pavés, seuls pièces constantes de cette scène banale, continuer d'avancer, quadrillé par les reflets – de trois-quarts – dos voûté la pluie commence à tomber et alors pour la vieille roumaine se fait l'heure de remballer et de picorer la seconde moitié de la miche mendiée aux adolescents timorés sauf nuit tombée quand ils se rêvent prosateurs zèlés de muses sédimentées – récupérées – les plus audacieux songent à Ginsberg – se voient furieuse avant-garde beuglante effarouchant les bourgeois qu'ils ne manqueront pas de devenir

C'est pour bientôt avec la propriété et les éditions reliées peau
 Et le landeau-marigot
 Et la communauté – réduite ou entière -consignée sur actes de papier


Tout était dans Baudelaire, déjà – les porches, les entre-deux, les hurlements rauques des chats là-bas au fond des venelles coupe-gorges. Rien à dire de neuf. Exponentielle redite. Les déjà-vus, entendus, rabattus, les mêmes cadavres exhumés à intervalles réguliers

Fatigue sur les épaules –
L'esprit en plomb de midas désarticulés -

Sur les pavés poursuivre et se dire que la langue ne se fera plus explosée
Nostalgie des lectures fébriles qui dé-cillaient les yeux - l'attente au creux du ventre !

La nostalgie de la surprise qui étreint prend par la main au fil de la ville  inéquitable - ne pas renoncer ou au moins essayer

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