jeudi 30 janvier 2020

Bob Kaufman : Rentrant à pied avec Charlie Parker


Bob Kauffman



RENTRANT A PIED
AVEC CHARLIE PARKER


Jazz
Pulsations empalées sur des éclats de vent
Kansas Matin Noir / Première Trompette du Regard /
Images sonores historiques sur les ailes du Nouvel
                                                                    [Oiseau
Cris peuples --- Rêve alto d’un môme
Taquet de flutes cloches d’or de demain
et
les Temps Bleus de l’avenir --- Blues Times
Hawkins rôde / Ombres de Lester /
Approche-Doigts-de-Bronze --- Annexes du cerveau
les sons piégés                                             traquent
Idées-Ghetto
Orphéon-Courage / Vol solo
Nerfs torturés / Chansons neuves
Et soupçons et doutes
                                   larmes noires
                                   disciples secrets
Marteau-Trompette slape l’âme
signe les portes closes
Dieux de culture / bruits racailles / visions cloutées /
Excursions paniques dans la matrice du Jazz Tribal
et transfusions
Héroïne --- nuits de naissance / haut vol / en dessus
                   d’un nouveau terrain bop
Rage étouffée
       étreinte / pyramides de notes
Explosions spontanées
Révélations cool
Espoirs suraigus
Beauté incrustée dans les oreilles avides
BIRDLAND --- Nuits sur les montagnes bop,
                  saxophones insurgés hors d’haleine
Salles de jeux de Came
                                      des murs qui fondent
                                      des vautours planent
Cancer du fric
Rappel de douleur / terreur et fuite
Mort (existence indestructible)

Et dans ce coin de Jazz la vie enveloppée
dans une brume sonore
Son héritage --- notre aube teintée de Jazz se la-
à cause de ses triomphes                           [mente
à cause de ses rêves bizarres
et invite les dénervés à s’émouvoir encore une fois
Cette foire d’agonie humaine dans les feux
rageurs de l’amour.






Poème ouvrant le recueil Solitudes
Traduit de l'américain par M.G. Beach et Claude Pélieu

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