lundi 31 mars 2014

Vigies aux yeux de bois



L'ailleurs par là est possible
Soleil déclinant sur nos fronts marins
Et qui nous met l'est en ouest
Doigts salés sourcils battants
Claquements de voiles là-bas
Le concentrique des Sabines
Se refrène s'amenuise et fuse encore
Jusqu'au point de mire du bras qui scintille
Bas et plus bas
Les corps à présent dans la fraîcheur plongés le sombre
Ne se découpent plus à l'horizon
Se recouvrent de nuit
Même nos faces comme des vestiges – des carcasses
Vigies aux yeux de bois
Sur le sable posées là
Embarcations
Obstiné concentrique
Dans la colonie les multiples enfants sont au repas
Muscles exténués d'en avoir trop fait et avides des jours d'après
Et les vieux à leurs feux
Muscles exténués de tout le passé et avides de s'y replonger
Entre deux eaux à l'écouter
Se retirer – faire craquer la bruyère
Vouloir là-bas ce bras
Qui vacille un moment et vite expire dans la nuit
Se tourner pour apercevoir l'autre
Maintenant il faut compter avec la nuit
Et la lune jaune comme une morte
Qui nous met l'est en ouest
Le golfe nous étreint –


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