jeudi 1 février 2018

Infiltré dans les journées




Dans la brume de Diazépam je pressens le mouvement. Le bras va faire mouvement. Juste un petit petit moment. Un moment petit tout petit.
Pas encore. Attends.

Maintenant.

Voilà.

J’y suis.

Juste la vie autour.
Partout, encore.
Mouvement. Petit.
Soleil petit.
Petite perception de l’infiniment lent.
Petite conscience des lois rotatives.
Ce n’est pas moi qui tourne.
Ce sont les lois rotatives qui font tourner qui font le mouvement le défont le refont le défont
Tu n’as pas touché le fond.
Mouvement petit. Mettre la main sur le front ciller la peau-pierre.
Dissiper la brume et voir la dune, là.
Juste là.
Rouler dans les tambours.
Encore.
Tu croyais que la vie c’était toi mais c’est pas toi.

La vie c’est tout c’est le mur d’en face c’est le creux des bras c’est le petit regard bleu qui cherche confirmation c’est les éclats de voix les pas chancelants les bras ouverts la tristesse la colère les joues rougies par le rire c’est encore la morve au nez c’est remonter la selle et aller plus loin et avec toi c’est hausser les épaules devant les épreuves et les prendre aussi et prendre tout ensemble parce que beau ça l’est en vrai faut juste savoir le voir se défaire du noir sortir du soir qui s'est infiltré dans les journées.

C’est donner un coup de talon sortir des brumes et partir dans la dune.

3 commentaires:

  1. Je suis allée voir les dunes mais elles étaient dans la brume... Impasse enssevelissement sarcophage

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Faut longtemps plisser des yeux et de la patience. Beaucoup de patience.

      Supprimer
  2. Quelle vie mais putain quelle vie

    RépondreSupprimer