À
la baille, je viens de balancer mon Moi. Il est là, je suppose en
train de couler, de céder, de m’oublier. J’en attends un autre,
un tout neuf, tout gentil et brillant. Mon Moi est naze : il
surnage, surcharge, une vraie décharge. Il se planque dans les ondes
et essaie de rebondir contre l’autre rive pour me revenir. L’onde
est faite pour disparaître, mais telle qu’elle est là,
maintenant, me renvoyer mon Moi en loucedé. Moribond, il fait des
bons et a toujours joué au con. Il m’a bien regardé quand je l’ai
balancé, ce vieux viandard, véritable plaie ouverte jamais contente
qui m’a toujours porté préjudice.
Je
jette un coup d’œil comme à la va-vite, l’air de rien :
il se débat, ce vieux scélérat. J’ai oublié de le lester, de
lister dedans Moi tout ce visqueux vieux fatras.
L’autre
rive absorbe hésite attire repousse rappelle renvoie.
Je
viens de fermer les yeux
Lâcher
Le
vide le rien l’ordure le poids la matière
Le
large enduit de l’ennui de l’hypocrisie de l’apathie de la
duplicité
De la
complicité
Le
refus du monde comme il est
il
faut ânonner : Ce qui est, est
Ce
qui est, est
Ce
qui est, est
Ce
qui est, est
Les
repères orthonormés
Pressentir
les mouvements de vie les liens
Et
tout ce qui s’ensuit
Ça
tisse détisse se retisse
Angoissé
paralytique anesthésique exit
Je rouvre les yeux.
Je ne vois plus l’onde. j’ai entendu un bruit. Là, juste là.
Dans l’oreille interne. Ça bourdonne et redondonne. Une vraie
tangente bélière.
Je ne
sais pas ce que c’est.
Encore.
La
substance
L’air
L’azur
Peut-être.
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