Comment Éric Naulleau en est-il arrivé là ?
Telle est la question que nous nous posons dès que nous l'entendons jouer son propre rôle de soi-disant empaleur, rôle qu'il semble persuadé de tenir excellemment.
Quel mérite peut-il y avoir à tourner en ridicule les (médiocres) fascicules griffonnés par tel(le) ou tel(le) comédien(ne) ? À éreinter tel scénario cousu de fil blanc devant un (encore) médiocre metteur en scène qui se défend comme il peut... et souvent en hurlant au fascisme, dans les habits éculés d'un libéralisme culturel ? Tout y passe : procureur, stalinien, khmer rouge etc...
Comment un esprit subtil et doté d'une si remarquable plume de pamphlétaire, que nous lisions avec grand plaisir peut-il s'adonner à de si minables cachetons, télévisés ou radiophoniques ? Pour payer son loyer, nous a dit son ancien acolyte P. Jourde. Certes. Nous connaissons tous des bas.
Mais Le Naulleau - privé de son Jourde, donc, lequel est dorénavant préoccupé par la "talibanisation" (sic) de nos sociétés ; le pamphlétaire se fait aussi sociologue ou historien, ça dépend des jours - était-il néanmoins si contraint qu'il ne lui restait plus que la possibilité, tous les samedi soirs de la création et pendant des années, que de s'asseoir à côté d'un des réactionnaires (restons corrects) les plus notoires et les plus enragés de ses quinze dernières années (qui a par ailleurs été membre du jury de l'ENA...) ? L'esprit leur a tant tourné que les deux comparses ont monté un gang de façon autonome...
Sévissant dorénavant seul, Le Naulleau est omniprésent, jusqu'aux très progressistes "Grandes Gueules" qui nous régalent chaque jour de leurs savoureuses trouvailles langagières.
Encore, il nous a récemment édifié en émettant cette brillante révélation culturelle, en sus inédite, ô joie, puisque ne figurant pas dans le très précieux et indispensable volume compilant ses interventions radiophoniques :
Suspense... roulements de tambours...
A-t-il découvert un romancier injustement tenu dans l'ombre ?
Un manuscrit inédit de Pirandello dont l'existence n'était pas même pas soupçonnée par les plus éminents spécialistes ?
Rien de tout cela. L'ancien éditeur-pamphlétaire indépendant, devenu chroniqueur multi-cartes, c'est-à dire passeur de plats, n'est bien-sûr jamais où on l'attend :
"La télé-réalité, c'est de la merde !" (en résumé).
Voilà.
Il fallait le dire et nous sommes conscients de la dose de courage que cela exige.
Voilà.
Il fallait le dire et nous sommes conscients de la dose de courage que cela exige.
Remercions Éric Naulleau qui, en phare du bon goût et toujours à la pointe de l'avant-garde, comme nous le voyons, nous dispense toujours de si belles leçons de culture. Lesquelles avouons-le, ne manquent jamais de romanesque.
Merci, Monsieur Naulleau.
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