Sur les pavés les pieds
qui glissent talons torture des femmes quasi-gymnastes, leurs pas
contraints en sus par le pli serré des jupes ajustées. La place
s'offre au regard panoramique des guetteurs du biz', sifflets variés
pour alerter – ronde policière commandée par les circulaires qui
tombent et tombent de là-haut, des identités de papiers comme la pluie d'automne –
poisseuses et drues
À quelle heure vous
avez respiré ?
Vous n'oublierez pas de
vous faire actualiser.
Le turn-over des
enseignes : « c'est devenu incirculable : deux, trois
mois et on ne se reconnaît plus » disent les vieux.
Sur les pavés, seuls
pièces constantes de cette scène banale, continuer d'avancer,
quadrillé par les reflets – de trois-quarts – dos voûté la
pluie commence à tomber et alors pour la vieille roumaine se fait
l'heure de remballer et de picorer la seconde moitié de la miche
mendiée aux adolescents timorés sauf nuit tombée quand ils se rêvent
prosateurs zèlés de muses sédimentées – récupérées – les
plus audacieux songent à Ginsberg – se voient furieuse avant-garde
beuglante effarouchant les bourgeois qu'ils ne manqueront pas de
devenir
C'est pour bientôt
avec la propriété et les éditions reliées peau
Et le landeau-marigot
Et la communauté – réduite ou entière -consignée sur actes de papier
Tout était dans
Baudelaire, déjà – les porches, les entre-deux, les hurlements
rauques des chats là-bas au fond des venelles coupe-gorges. Rien à
dire de neuf. Exponentielle redite. Les déjà-vus, entendus,
rabattus, les mêmes cadavres exhumés à intervalles réguliers
Fatigue sur les épaules
–
L'esprit en plomb
de midas désarticulés -
Sur les pavés poursuivre
et se dire que la langue ne se fera plus explosée
Nostalgie des lectures
fébriles qui dé-cillaient les yeux - l'attente au creux du ventre !
La nostalgie de la
surprise qui étreint prend par la main au fil de la ville
inéquitable - ne pas renoncer ou au moins essayer
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